Mont Blanc a Ski

Le recit de ces deux jours par Jean Pierrre: 

Aprés cette jolie arête Gallet au Dolent en fin de semaine dernière, cette fabuleuse saison de ski devait être terminée. Les skis était fartés et rangés pour l’été.

 Nous avions prévu de nous retrouver avec Cathy pour grimper deux jours en ce début de semaine. Avec la chaleur et le peu de regel, nous avions ciblé deux jolies voies à la pointe Adolphe Rey et à la pointe Lachenal.

 Et puis, voilà que Cathy n’est finalement plus dispo, que le Mont Blanc étincèle, queFlo et Olive sont bien motivés et que terminer la saison par du grand ski dans la face nord du Mont Blanc c’est le top.

Alors peu d’hésitation, c’est parti : Réservation aux Cosmiques : Ouf, il y a de la place. “Mais quand même un Mont Blanc ça ne se décide pas au dernier moment, ça se planifie” nous fait remarquer Arnaud, le gardien en souriant!  Nous attrapons une benne tardive. Le passage au milieu des touristes est un régal. Les indiens sont désormais plus nombreux que les japonais et certainement plus impatients et moins disciplinés. Ca se bouscule un peu! Puis, le départ sur l’arête sous les yeux ébahis des touristes ne manque pas de sel : “Vous allez descendre là? Et, la corde, c’est pourquoi? Ah et c’est vous le guide alors si il tombe vous pouvez le rattraper!!! Bon Ok on y va et on va essayer de pas tomber... Salut!  On glisse jusqu’au refuge, on vide les sacs, on laisse les skis et on repart à pied direction l’arête des Cosmiques. Jolie manière d’occuper cette après midi ensoleillée. Cette course même si elle est proche de la civilisation est magnifique. Nous la parcourons toujours avec autant de plaisir. Pique Nique *** au pied du grand gendarme puis sortie sur la terrasse et enfin retour à pied au refuge.

 Le refuge s’est bien rempli depuis notre premier passage. Les groupes de stagiaires de l’ENSA sont là en nombre, quelques guides et leurs clients et quelques personnalités de la montagne, certains accompagnés de créatures flamboyantes... On retrouve Olive et Flo.

- Réveil 1H, 3H ou 5H et pour le petit déjeuner, vous prenez quoi ?

- 5 H ça ira bien et ça sera 2 thés et 2 cafés...

 C’est top le réveil 5 H. Ca fait une longue nuit, un départ après tout le monde sansbousculade et à la lumière du jour. Nous glissons rapidement jusqu’au pied du Tacul et nous entamons la montée à ski jusqu’à la rimaye. Trace et neige excellente. Nous sortons à l’épaule du Tacul à ski vers 7H. Conditions top : vent nul, températures clémentes, neige dure. Nous apercevons déjà les groupes partis à 2 et 4 heures au pied du Maudit. Nous glissons rapidement jusqu’à l’attaque du Maudit, re-peautons rapidement et accélérons sensiblement pour doubler avant le raidillon. C’est toujours le même cinéma dans ce mur du Maudit : cordées qui n’avancent pas, qui s’emmêlent dans leur cordes, qui s’accrochent désespérément à la main courante... On double en nous excusant poliment. On signale au passage à un allemand qu’il a chaussé ses crampons à l’envers et on débouche vite fait sur l’épaule du Maudit. Mamat est content il trouve qu’il a bien la forme. La petite accélération pour doubler tout le monde est passée nickel... Tu parles, j’ai cru que j’allais exploser!!!  Olive et Flo sont tankés derrière les groupes qu’on vient de doubler...

 On décide de pousser jusqu’au col de la Brenva pour les attendre au soleil. Joli spot pour boire et manger avant d’attaquer la dernière partie... Pour une fois, je me sensbien à cette altitude. Le dernière fois que j’étais passé là avec Mamat il y a 2 ans au retour de la Bionnass, j’étais en mode ramping... Acclimaté, c’est quand même beaucoup plus agréable. J’avais quand même prévu l’aspirine dans les poches juste en cas...

 Olive et Flo nous rejoign

ent. Nous repartons...Il reste 500 m de D+, on prévoit entre 1 heure 30 et 2 heures. Le mur de la côte est un peu raide. Au pied, nous recroisons l’allemand aux crampons inversés à qui Mamat fait remarquer qu’il est assis sur un pont de neige foireux. Réponse de l’allemand hébété : “Euh!!!”

 On passe le mur de la côte à pied, puis on chausse les skis jusqu’au rochers rouges. On finit les 100 derniers mètres à pied. On était bien préparés pour cette dernière partie très justement nommée par Olive “la chierie sans nom”. Plus j’avançais, les neurones déconnectés, plus cette appellation prenait tout son sens...  A marquer sur la carte IGN.

 11H30 : Sommet, soleil, vent nul, température fraiche, 5 personnes la haut... Premier Mont Blanc pour Flo. Vue sur les sommets environnants mais gros nuages sur la Tarentaise et la Vanoise!!

! On se livre au traditionnel rituel du sommet du Blanc” : Prises de photos, envois de MMS, SMS “bisous du sommet”, appels aux uns et aux autres...

 Et une fois tout ça fait, on s’engage dans la face nord.

 EXCELLENT! Les orages du soir ont déposé quelques centimètres de poudre. On skie prudemment car on ne veut pas suivre les traces et il y a pas mal de trous dans le coin... Jolies courbes, grosse ambiance; cette face est immense. Arrivés au grand plateau, petit regard vers la face: un joli itinéraire à gauche de nos traces se dévoile ...Proposition d’Olive : "Si on n’était pas à 4300 m, on remontrait, non ?”

 Bon cette fois-ci, on va continuer à descendre, d’autant qu’on n’est pas rendus....  Après la poudre, neige moquette. Slalom entre les crevasses, petits sauts de rimaye, jolie pente au dessus du refuge des grands mulets... On enchaine jusqu’à la jonction.  Il est 12h30. Il fait bien chaud. L’encordement est de rigueur pour passer le champ de mines devant nous. On choisit de s’encorder à 4 pour davantage de sécurité. C’est sympa de skier à 4 attachés mais ca mériterait de s’entrainer un peu pour être coordonnés... Après avoir fait déchausser Flo et manqué de la projeter dans une crevasse, nous parvenons à trouver notre rythme et traversons la jonction sans incident. Ouf, c’était un peu tendu quand même! Il faudra vite trouver un autre passage.

 Reste plus qu’à rejoindre le plan de l’aiguille. Pas bien loin mais pas tout près non plus et certainement un peu pénible!  A pied, à ski, à pied, à ski puis enfin à pied... C’est là qu’on est rattrapés pa

r un groupe du GMHM parti à la première benne et qui court comme des cabris... Bravo les gars. Nous, on se contente de rattraper Greg et sa flamboyante créature et quelques allemands grincheux partis à 1H du mat...

Un super Mont Blanc, à ski c’est top. Bravo à Flo, Merci à Mamat et Olive...