Grimpe à l'envers...... des aiguilles

Du 7 au 9 Juillet, on repart avec Jean, Jean Pierre et Pierrick pour une formule qu'on affectionne particuliérement 2 Guides et 2 Clients, direction l'envers des aiguilles 2 jours de beau sur 3 on doit pouvoir caller deux belles courses.

Voici le recit de Jean Pierre:

Départ au premier train du Montenvers ce samedi 7 juillet. Nous sommes 2 cordées: Pierrick et Jean, Mamat et moi. Je fais enfin la connaissance de Pierrick, un client de longue date de Jean. Ils ont partagé plein d’aventures au quatre coins du monde. Pierrick est un parisien comme moi, amoureux de la montagne et bien sympathique, sobre efficace, serein avec une caisse incroyable. Sans sommeil, sans acclimatation, rien ne l’arrête.

L’objectif de ces trois jours : Aiguille de la République samedi, journée de récupération au confortable refuge de l’envers des aiguilles, dimanche puis ascension de la Dent du Crocodile par l’arête est et traversée vers l’aiguille du midi, lundi. Bref, un joli enchainement dans l’esprit de ce que Jean affectionne : sauvage et engagé.

Descente des échelles, remontée de la mer de glace puis les échelles de l’envers et enfin le glacier et la rimaye s’enchainent à un rythme que je trouve soutenu et que je ne parviens pas à suivre ce matin. J’ai vraiment le sentiment que ça va vite. Pierrick, Jean et Mamat marchent en parlant sans souffler! C’est exaspérant!

La rimaye de la République/Grépon passe plutôt bien même si une cordée a renoncé devant nous. La prise de pied sur le rocher sur une petite plateforme ou il n’y a de place que pour 2 est toujours un peu délicate. Je me souviens très vivement de ce passage lors de notre Grépon-Mer de Glace d’il y a 2 ans et surtout des 2 premières longueurs. Yannick Graziani piaffait derrière nous! Cela passe beaucoup mieux de jour et à la chaleur du soleil!

Les longueurs puis les gradins avalés corde tendue déroulent rapidement. Les dernières longueurs grimpent mais on garde les chaussons dans le sac. Tant pis, on, ne tentera pas la dernière longueur (6c) en libre!  Photos sur le sommet effilé. Jean prend la pose à la Rébuffat! et hop on redescend!  Il est 17 h. Les moulinettes et les rappels déroulent jusqu’à un coincement de corde qui oblige Mamat à une longueur supplémentaire. Arrivée 21h au refuge. Bien sympa, Evelyne, nous a gardé les diots au chaud.

Dimanche, il pleut, comme prévu. C’est grasse mat! C’est bon de buller après une course! Quelques petites longueurs sous le refuge après le déjeuner pour admirer deux jolies anglaises qui grimpent dans la voie d’à côté! Et voilà la journée passée sans effort.

Couchés à 9 h. Le levé est prévu à 3H. J’ai l’impression d’être resté éveillé toute la nuit.  Il semble que c’est la même chose pour nous 4. Départ 3h20! Direction la Dent du Crocodile, l'arête Est. On file à plat sur le glacier en traversée puis on attaque la remontée du couloir de neige. La rimaye est impressionnante mais se négocie plutôt bien surtout avec Mamat devant. Le couloir de neige nécessite de la concentration à tous les instants. Je trouve cela raide et pas facile : L’itinéraire oblige à traverser à l’horizontal des goulottes profondes taillées dans la pente par des coulées d’avalanche. Tout cela dans une neige pas tant regelée et qui ne porte pas tant! Ouf, ça y est, on prend pied sur le rocher!

On remonte des vires, traverse un couloir en rocher pourri, puis de nouveaux gradins et vires et on finit par buter sur une cheminée côté V! Le sport commence à ce moment précis!  Premier joli combat pour cette première longueur qui grimpe : coincement de pied, d’épaule, de main, de genou, tout y passe!  La longueur qui suit, cotée V également, est encore plus teigneuse. Les sacs seront hissés dans ces 2 longueurs. Puis, vient la courte longueur d’artif qui me fait sérieusement couiner. Les longueurs suivantes (en IV!) se font en chaussons et sont, elles aussi, bien exigeantes. Il est 12h30 quand nous sortons au sommet : pas de vent, du soleil. Le parfait emplacement pour un pique nique bien mérité.

Du sommet, c’est une nouvelle course qui commence. Descente en rappel versant nord, puis traversée en glace/neige pour rejoindre l’itinéraire midi-plan. Dans la benne de 17h après une remontée rythmée de la fameuse arête!

Encore une belle aventure. Merci Mamat, Jean, Pierrick.