Arête Nord du Weisshorn

La semaine dernière, lors d'un passage au Bischorn, j'avais regardé avec attention cette arête Nord du Weisshorn 4505m en me disant qu'il fallait que je revienne la parcourir. Je ne pensais pas remonter  à ce superbe refuge de Tracuit aussi rapidement!! mais voilà Jean Pierre est dispo et toujours partant pour une bonne bambée.

Le refuge de Tracuit, nous y étions passé cet hiver avec une bonne équipe dans le mauvais temps, lors de notre traversée des alpes. Quel bonheur ce jour là de pousser la porte du vieux refuge, détruit à ce jour, de tomber sur l'équipe de charpentiers qui travaillaient d'arrache pied dans le nouveau refuge. Nous étions les premiers clients de la nouvelle gardienne Anne -Lise, la soupe était chaude et nous avions eu la chance de pouvoir en profiter, avant de repartir dans le brouillard direction le refuge de Turtmann.

 On se retrouve enfin avec Jp pour une course.C'est vrai que cet été je n'étais pas trés disponible avec l'organisation de la fête des guides; Jp, lui, a courut l'Alpe avec Jean et Alain pour une succession de belles courses: traversée des Drus, arête des Grands Montets à la Verte, bref Jp est en canne... Après un bon café à Sierre nous voilà dans le bus postal direction Zinal. On monte en courant ou presque, par le roc de la vache jusqu'au nouveau refuge, que du bonheur: accueil super sympathique, refuge moderne simple et fonctionnel, une nourriture excellente et des dortoirs tranquilles, il faut y aller!!!

Le Weisshorn et ses 4505m: une véritable pyramide, un triangle rocheux au Sud-Est et Sud-Ouest et un triangle neigeux au Nord-Est, pour ravir les skieurs de pentes raides -faudra qu'on y retourne!!!- le tout départagé par des arêtes coupées au couteau. Nous avons choisi de monter par l'arête Nord et de descendre par l'arête Est histoire de faire une boucle. La premiére ascension par l'arête Est (la voie normale) a eu lieu en 1861 par John Tyndall avec les guides J.J. Bennen et U. Wenger, il faudra attendre 1898 pour que l'arête nord soit parcourue dans son intégralité par H. Biehly et H. Burgener.

Départ du refuge à 2h30, direction le Bishorn 4153m, avec les chutes de neige du début de la semaine nous enfoncons de temps en temps même si la trace à déjà été faite. Le vent froid nous maintient réveillé, nous sommes partis en chaussures légères, une erreur? On verra plus loin sur l'arête ce que ça dit. Sommet du Bishorn nous pouvons voir l'arête magnifique, pas une trace mais par contre bien de la neige nous serons obligés de garder les crampons dans les rochers, une petite descente pour se mettre dans l'ambiance et on attaque l'arête quel bonheur de se retrouver là sans aucune autre cordée, les sommets où il faut marcher, forcément, ça attire pas les foules. Que de beaux passages avec le lever du soleil sur les 4000m qui nous entourent: le Cervin, la Dent d'Herens, la Dent Blanche et en toile de fond, bien sur, le Mont Blanc.                                                                                

On arrive au pied du grand Gendarme, du bon et beau rocher pour une grande longueur de 40m, avec les crampons, des relais bétons avec chaîne ont été  installé par les guides Suisses, il reste de la place pour des friends pour les puristes. Après cette ascension on attaque l'arête de neige qui va nous mener au sommet, une belle arête bien effilée avec bien du gaz de chaque côté alors on se concentre sur les pieds, un peu avant le sommet nous croisons un alpiniste solitaire qui redescend par cette voie aprés avoir fait la face Est et apercevons des alpinistes au somme,t ils sont montés par la voie normale, cool nous n'aurons pas à faire la trace! La croix du sommet est squattée par ceux de la voie normale tant pis deux trois photos et on se lance dans la descente qui est à elle seule une belle course: de la neige puis du mixte et encore de beaux passages sur des belles arêtes jusqu'à la Frühstückplatz avant de plonger en direction du refuge du weisshorn, dans une face qui se descend bien mais dans laquelle nous serons contents d'être loin des autres cordées, question de sécurité.

Une petite Rivela au refuge on renfile le short et la descente continue direction Randa où le train nous ramènera à Sierre pour un retour sur Chamonix où un bon BBQ nous attend.

Voila ce que Jean pierre aura retenu de cette course:

Une nouvelle cabane de Tracuit bien conçue, top confort et une gardienne toujours aussi sympa. Plus accessible en été qu'en hiver!

Une montée au Bishorn glaciale ou je me demande si j ai vraiment les bonnes chaussures pour brasser de la neige à 4000 m

L'arête du weisshorn vierge de trace qui s'illumine aux premières lumières du jour avec autour les 4000 du valais. 

L'ascension du grand gendarme, belle escalade athlétique sur du bon rocher. C'est que du IV mais comme d'hab, à 4000, ça essouffle.

L'arête de neige qui mène au sommet : fine, très fine...

Merci Jean pierre pour cette belle course, 15h de marche c'est quand même long!!!!

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